Pour lutter contre la contrebande qui coûte cher à son budget, le Nigeria a décidé de façon unilatérale et brutale de fermer sa frontière de plus de 1.500 kilomètres avec le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, de même qu’avec ses autres voisins.
“On se tourne les pouces et on prie”, raconte Amadou Idi, un transitaire au “chômage technique” de Dan Issa, dernier poste de contrôle du Niger avant la frontière, assis sous un abri de fortune pour se protéger de la pluie.
A Dan Issa, de longues files de camions du Niger et de pays ouest-africains, vides ou chargés de marchandises, sont toujours bloqués à la frontière nigériane. Chauffeurs et apprentis dorment à même le sol ou dans les cabines de leurs mastodontes et “prient” pour une réouverture rapide de la frontière.
Le long du trajet d’une trentaine de kilomètres séparant Maradi, la grande ville du Sud-Est, de la frontière nigériane, des douaniers et des policiers en uniformes bavardent en buvant du thé ou du café.
“On vendait le sac de 100 kg de niébé (haricot) à 18.500 francs CFA (27 euros) mais depuis la fermeture de la frontière, son prix a chuté à 17.000, voire 16.000 FCFA (24 euros)”
relève Harouna Moussa, un vendeur de céréales