
⚡NIGER |Diaspora: Entretien avec M. Zakou HAMADOU ADAMOU, Président de l’Union des Etudiants et Stagiaires Nigériens en France (UESNF)
Bonjour Mr le Président pourriez-vous nous faire une petite introduction sur vous et de votre Structure ? Je suis Zakou HAMADOU ADAMOU, né le 20 Juin 1991 à Ouallam. J’ai obtenu …
- Bonjour Mr le Président pourriez-vous nous faire une petite introduction sur vous et de votre Structure ?
Je suis Zakou HAMADOU ADAMOU, né le 20 Juin 1991 à Ouallam. J’ai obtenu un baccalauréat série C au Lycée Issa Korombé de Niamey. J’ai poursuivi mon cursus à l’Université Abdou Moumouni où j’ai obtenu une licence en Mathématiques fondamentales, puis à l’Université du Havre Normandie (France) ou j’obtiens mon Master 1 en Mathématiques–Informatique parcours mathématiques, un Master 2 en Ingénierie Mathématique en Finance et Logistique (IMFL) et un Master 2 en Actuariat et Ingénierie Mathématique en Assurance et en Finance (AIMAF) à l’Université de Rouen Normandie.
Mon cursus universitaire m’a permis de m’engager dans la vie estudiantine et dans la défense des droits de nos concitoyens. Je préside actuellement l’Union des Etudiants et Stagiaires Nigériens en France (UESNF). Fondée en 2015, il s’agit d’une association à but non lucratif qui est en réalité une Section de l’Union des Scolaires Nigériens (USN). Dans ce cadre de cette structure, nous nous efforçons à faire aboutir les revendications des étudiants et stagiaires Nigériens, à lutter pour la satisfaction de leurs besoins matériels, culturels et moraux, à promouvoir des liens spécifiques avec les associations estudiantines françaises et surtout à accompagner les nouveaux étudiants nigériens dès leur arrivée sur le territoire français.
- Dans le contexte actuel de pandémie mondiale du Covid-19, pouvez-vous nous dire, quelle est la situation actuelle dans votre pays de résidence ainsi que celle des étudiants nigériens ?
En France, nous sommes (étudiants nigériens en France) dans un pays qui est fortement touché par cette pandémie, selon les dernières informations 124.575 infectés, 23.293 décès et 45.513 guéris.
Nous étions en confinement depuis mi-mars et il a été prolongé jusqu’au 11 Mai.
Tout tourne au ralenti, une situation qui ne peut pas épargner les étudiants nigériens sur territoire français à travers le social et aussi les activités académiques. Les universités et les écoles sont fermées une semaine avant le début confinement.
Nous avons initié un recensement dans le but d’identifier les étudiants nigériens qui sont en difficulté par rapport à leurs provisions et le paiement de leur loyer, des associations nous aident à accomplir cette tâche noble, notons aussi des bonnes volontés qui s’investissent dans l’anonymat.
- Quelles sont les mesures prises par les autorités diplomatiques nigériennes ainsi que par votre structure au regard de la communauté estudiantine ?
Les autorités diplomatiques ne nous ont pas contacté en ce sens, pour l’instant nous ignorons la ou les raison(s) les prochains jours nous édifieront.
Pour ce qui concerne notre structure Union des étudiants et Stagiaires Nigériens en France (UESNF), nous avons commencé un recensement au niveau des étudiants et stagiaires nigériens afin de voir les alternatives d’apporter de l’aide aux plus nécessiteux, je profite de cette tribune pour saluer et encourager les associations nigériennes et les bonnes volontés qui nous aident dans cette tâche.
- Avez-vous la possibilité de suivre les cours en ligne dans vos différentes écoles et structures ?
Le gouvernement français à travers les universités a mis en place une plateforme des cours à distance ainsi que les examens.
Concernant les examens, suite à l’ordonnance n° 2020-351 du 27 mars 2020 relative à l’organisation des examens et concours pendant la crise sanitaire, les établissements d’enseignements supérieurs modifient leurs modalités de contrôle des connaissances pour mettre en place des examens à distance.
Même s’il faut le notifier dans certaines universités des étudiants nous ont souligné quelques difficultés par rapport au logiciel au niveau des cours comme au niveau des examens. Nous avions touché les autorités compétentes en collaboration avec les structures sœurs de la place. Nous osons espérer une solution imminente.
-Le Niger a enregistré son premier cas de Covid-19 le 20 mars dernier, on recense maintenant plus d’une centaine. Quel regard faites-vous sur cette situation et quelles recommandations avez-vous dans le cadre de la gestion de cette pandémie ?
Le Niger compte maintenant 701 cas, dont 287 infectés, 29 décès et 385 guéris, notre analyse est la suivante :
Du 20 mars à cette date nous constatons une évolution exponentielle par rapport au nombre de cas comparativement à la situation africaine, c’est vrai, les autorités ont pris en compte les mesures édictées par l’OMS, mais comment ? Et Quand ?
À notre humble avis nous ne devons procéder à un copier-coller des mesures préventives du COVID-19. Ces mesures sont appliquées en tenant compte des situations économiques et culturelles des pays. Elles nécessitent également une importante sensibilisation de la population afin d’éviter certaines dérives.
Nous avons constaté aussi un retard dans les prises de décisions concernant la fermeture des frontières et la mise en place des dispositifs sanitaires.
Quelques points parmi les mesures édictées préventives méritent d’être réitérées :
- Se laver fréquemment les mains ;
- Éviter les contacts proches ;
- Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ;
- Respecter les règles d’hygiène respiratoire ;
- Tenez-vous informé et suivez les conseils de votre médecin.
- Une polémique circule sur les réseaux sociaux suite à une séquence diffusée mercredi 01 avril après-midi sur la chaîne LCI, Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm à Lille, y est interrogé sur des recherches menées autour du vaccin BCG contre le covid-19. Jean-Paul Mira, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Cochin, lui a alors demandé : « Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, ou chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? ». Le chercheur lui a répondu : « Vous avez raison ».
Quels sont vos ressentiments vis-à-vis à ces propos ?
Personnellement j’étais surpris par son interview, mais après les différentes publications des africains que nous sommes j’étais rassuré par ses excuses lues sur une télévision de la place. De ce fait je lui accorde le pardon, car je pense qu’il a compris l’envergure provocatrice de ses propos et cela barrera la route à ceux qui ont les intentions malsaines envers les peuples africains, mais néanmoins je tiens à ajouter ceci les tests se font sur des animaux et non sur des humains et surtout en ce que je sache l’Afrique n’est pas un laboratoire à ciel ouvert.
- Dans ce contexte de pandémie du Covid-19 quel(s) message souhaiterez-vous passer à la population nigérienne ainsi qu’à l’endroit de votre communauté ?
Le covid-19 reste, jusqu’à preuve du contraire, une maladie sans remède encore moins de vaccin, donc j’exhorte tout le monde à respecter scrupuleusement les règles (citées au-dessus) édictées par l’OMS qui sont relativement appliquées dans les différents pays afin de combattre cette pandémie qui a déjà causé un dégât énorme et qui continue.
Nous nous efforçons à renforcer l’union déjà existante pour faire face à cette pandémie de notre manière en tant qu’étudiants et stagiaires nigériens en France, surtout avec le partenariat avec les autres structures sœurs.
Nous vous remercions de vouloir accepter notre entretien…
C’est moi qui vous remercie pour vos pertinentes questions, j’oses espérer apporter des réponses à leur hauteur.
“Thespeakerofniger, une bonne analyse de l’information”