Le Niger accède a une indépendance toute relative. Car dans les faits, la France conserve une certaine influence. Sur le plan militaire, elle est présente dans la région avec l’opération Barkhane, alors que ces dernières années la situation sécuritaire s’est détériorée.
Sur le plan économique, le Niger affiche une croissance robuste tirée par l’agriculture, mais selon la Banque mondiale, 40% de la population vit dans une extrême pauvreté. Et la France n’est jamais très loin. Il suffit de regarder les échanges commerciaux entre les deux pays. En 2017, la France restait le 1er partenaire commercial du Niger, représentant près de 30% des importations et un tiers des exportations totales du pays.
“Certes, les indépendances ont permis à nos pays d’accéder à la souveraineté internationale mais concrètement ces indépendances là ont été vidées de sens dans la mesure où vous vous rendez compte que nous sommes pratiquement encore des pays dépendants même sur le plan industriel. Vous savez que les deux plus grosses sociétés qui emploient – en tout cas – le maximum de Nigériens, ce sont des entreprises françaises. “, fait remarquer Amadou Bounty Diallo, politologue nigérien.
“Il y a beaucoup de nos ressources pour lesquelles nous ne décidons pas. Et même le jeu politique est dicté. “, souligne Issoufou Garba Idrissa, étudiant à l’Université de Niamey.
La France est devenue paradoxalement dépendante du Niger dans le secteur de l’énergie nucléaire en puisant dans les ressources en uranium du pays. Au cours des années 2010, le Niger a fini par représenter 30 % de l’approvisionnement des centrales nucléaires françaises.