
ORANO (l’ancien groupe AREVA) annonce l’arrêt de la production d’uranium de COMINAK
La mine d’uranium de la société Cominak cessera ses activités dans moins de 18 mois. Telle est la décision du conseil d’administration de la compagnie minière qui a retenu la date …
La mine d’uranium de la société Cominak cessera ses activités dans moins de 18 mois. Telle est la décision du conseil d’administration de la compagnie minière qui a retenu la date butoir du 31 mars 2021 pour l’arrêt de la production du gisement d’Akouta à Arlit. La société justifie cette décision prise au terme d’une séance extraordinaire du conseil d’administration du mercredi 23 octobre par deux raisons : l’épuisement du gisement où le minerai d’uranium devient de plus en rare alors que les charges d’exploitation sont en hausse dans un contexte de chute des prix du minerai sur les marchés. La livre (lb) d’oxyde d’uranium (environ 1/2kg) est passée de 130 dollars en 2007 à moins de 20 dollars en 2017, précipitant les déficits de toutes les mines d’uranium.
Affecté par cette tendance baissière, le groupe minier Cominak a clôturé l’exercice de l’année 2018 avec une perte nette estimée à près de 28,7 millions de dollars, a déclaré le ministre des mines nigérien, Hassan Barazé. Le coût du prix spot de l’uranium est évalué à environ 60 dollars contre 84 dollars pour la production au niveau de la mine de Cominak, a précisé le ministre de tutelle. Un contexte certes peu favorable, mais qui ne justifie pas pour autant la fermeture du site, rétorquent les syndicats des mineurs nigériens. Il s’agit plutôt de « difficultés financières décrites sans arguments et peu convaincantes » nous explique Ramar Ilatoufegh, SG de l’ONG Aghir-In-Man qui milite pour la protection de l’environnement et du bien-être à Arlit au Niger.
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Si l’épuisement des ressources peut être considéré comme un argument valable, il n’en est pas pour autant de l’explosion des charges qui selon les travailleurs de la Cominak peut être résolue par un programme de réajustement permettant de maintenir les activités. « Ils évoquent notamment le déficit de la Kominack depuis 2017, en dépit des différentes réformes. Dans ce cas, il aurait suffi de mettre en place d’autres réformes susceptibles de réduire les coûts et d’inverser la tendance », analyse Arouna Amadou Maiga. Un double discours qui selon les travailleurs fait subsister des doutes sur les réels motifs de cette fermeture. Pour se faire entendre, les employés ont organisé dimanche dernier une marche suivie d’un sit-in au niveau du site à Arlit, dénonçant la fermeture de la mine.
Envisager la vie après la fermeture de Cominak
La baisse des prix de l’uranium et la maturité du site exploité officiellement depuis 1978, rendent difficile tout maintien des activités du gisement d’Akouta. Une fois l’option définitivement adoptée, les membres de la société civile nigérienne exigent un respect des normes environnementales relatives au démantèlement des installations ainsi qu’une juste compensation des travailleurs.