
L’UENUN rend hommage à Kwame Nkrumah panafricaniste, théoricien et ardent défenseur des « Etats Unis dAfrique » !!!
Né le 21 septembre 1909 à Nkrouful au Gold Coast ou Côte de l’or en français (actuel Ghana) et mort le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie, Kwame Nkrumah, est …
Né le 21 septembre 1909 à Nkrouful au Gold Coast ou Côte de l’or en français (actuel Ghana) et mort le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie, Kwame Nkrumah, est un homme politique, nationaliste, panafricaniste, et père de l’indépendance de son pays, le Ghana. D’abord il dirige le pays en tant que premier ministre de son indépendance en 1957 à 1960, puis en tant que premier président de 1960 à 1966. A l’occasion du 48ème anniversaire de sa mort, lUENUN revient sur le parcourt hors pairs de cet homme dont l’évocation du seul nom suscite tant d’émotion et d’admiration en Afrique, toutes générations confondues !
Jeunesse et études:
Kwame Nkrumah en dépit de son origine sociale modeste, bénéficie d’une scolarisation pourtant payante et essentiellement destinée aux enfants des notables traditionnels. Après avoir suivi ses premières années d’études chez les jésuites, Nkrumah devient à 17 ans moniteur-élève et est remarqué par un inspecteur qui l’envoie poursuivre ses études dans la banlieue d’Accra.
il sera par la suite, dans le cadre de ses études successivement en Angleterre puis aux USA, à l’université Lincoln où il obtient une licence en économie et en sociologie en 1939. C’est pendant ces années que kwame va faire ses premiers pas dans le militantisme panafricain. Il est membre dune association des étudiants africain des Etats-Unis et du canada. Une structure qui se veut panafricaniste et quil va diriger de 1942 à 1945. Nkrumah s’intéresse aux questions de colonialisme et de l’impérialisme dont il dénonce les appétits et les travers. S’il lit et apprécie les idées de Marx et de Lénine, c’est surtout par la théorie de Marcus GARVEY du « retour en Afrique » et de « l’Afrique aux africains » qu’il est fasciné.
Et c’est elle qui fonda sa profonde conscience panafricaine qui sera tout au long de son parcours politique une constance.
La rencontre avec Web Du Bois lors dune conférence du NAAP, une structure dirigée par du bois aura sur lui une influence décisive et le confortera dans ses idées panafricaines. A Londres en 1945, Il participe au congrès panafricain. Et co-rédige avec le militant communiste George Padmore la déclaration finale du congrès panafricain de Manchester.
Carrière et combat politique:
En 1947 il rentre en côte de l’or (Ghana) et fut désigné secrétaire général du parti UGCC (United Gold Coast Convention). Un parti composé plutôt des notables peu sensibles aux problèmes de la masse populaire. Nkrumah décide de transformer l’UGCC en parti de masse : trois journaux de propagande sont créés et rencontrent un succès croissant. L’administration coloniale réagit par la répression : six dirigeants du parti sont incarcérés, ses publications sont censurées. En février 1948, la police ouvre le feu sur des manifestants, provoquant une vingtaine de morts et des de blessés. Les dirigeants de l’UGCC prennent peur et démettent Nkrumah de sa fonction de secrétaire général.
Il est incarcéré pendant deux mois avec d’autres dirigeants de l’UGCC à sa sortie de prison, Il déserte le parti pour créer son propre parti, Convention of people’s party (CPP).
Désirant fortement obtenir l’indépendance de son pays, Nkrumah prône la désobéissance civile ce qui va être pour lui à l’origine dune nouvelle arrestation et d’emprisonnement par les autorités coloniales jusqu’en 1951. Le 8 février 1951, lors des élections municipales le CPP obtient 34 des 38 sièges du conseil municipal d’Accra et remporte également les législatives. En dépit de son incarcération, Nkrumah profite d’une faille juridique pour être candidat à Accra central et y obtient 95 % des voix. Il est finalement libéré et désigné pour constituer un gouvernement. Il devient ainsi de droit premier ministre.
En 1956 son parti(CPP) remporte largement les élections législatives et contraint le Royaume Uni à concéder l’indépendance qu’il va proclamer le 06 mars 1957. Dans un élan nationaliste, il décide d’abandonner « gold coast » ou Côte de l’or en français, nom colonial, le jour même de l’indépendance pour baptiser le pays « Ghana » en hommage à l’Empire du Ghana. Devenu président après l’indépendance de son pays, Nkrumah va procéder au développement des infrastructures et à la commercialisation des matières premières tout en mettant l’accent sur la santé et l’éducation. Il faut dire cependant que l’indépendance n’améliore grandement pas les conditions de vie de ses compatriotes, hélas; malgré les efforts inlassables qu’il fournit dans le domaine sanitaire, éducatif et économique avec notamment la réalisation des infrastructures, tel que les autoroutes. Les attentes d’un peuple récemment sorti dune longue et douloureuse période de colonisation étaient à la fois immenses et impatientes, ce qui contraste avec les moyens modiques dont disposait le régime. Ceci devait naturellement aboutir à une dégradation de la situation socio-économique .Ce qui débouche sur une crise politique. En 1959 il durcit le régime et procède à l’arrestation des opposants politiques ou à leur envoie en exil. Mais ce n’est qu’après un périple dans les pays du bloc de l’est en 1961 que son régime va connaître des réelles difficultés en prenant une tournure autoritaire.
En septembre 1961 des syndicats tentent de tanguer son régime par des grèves et des manifestations. Mais conscient du soutien et de la manipulation dont ils font lobjet par les puissances étrangères, Nkrumah va durement opprimer les manifestations en faisant arrêter les leaders syndicalistes. Ce qui exacerbe le mécontentement social. Pris dans un tournant de paranoïa, Il va également tenter de museler la presse devenue très critique de son régime, ce qui entraîne une baisse de sa côte de popularité auprès des masses. Cette situation détériore d’avantage ses relations avec les pays occidentaux et les conforte dans le soutien qu’ils apportent à ses adversaires internes en multipliant complot et tentative d’assassinat.
En juillet 1962 son régime prend très clairement une orientation marxiste. Ce nouveau choix entraîne une faillite totale de l’économie qui est plus que jamais en berne avec une énorme augmentation du déficit public. En janvier 1964, à nouveau il échappe à une tentative d’assassinat.
Désormais il craint pour sa vie, il se méfie de tout et de tout le monde. Il tourne carrément le dos au pays occidentaux, de même qu’au pays africains alignés derrière eux, qu’il soupçonne de vouloir déstabiliser son régime.
Kwame Nkrumah panafricaniste convaincu et artisan de l’unité africaine:
Panafricaniste fortement influencé par les idées de Marcus Garvey, Nkrumah était un ami intime du communiste caribéens George Padmore. C’est ensemble qu’ils vont organiser la 6ème et 7éme conférence panafricaine en 1953 à Kumasi puis en 1958 à Accra. Il faut préciser que cette conférence est la première des Etats indépendants d’Afrique. Non seulement Nkrumah milite pour une indépendance immédiate et totale de l’Afrique mais aussi il préconise la création des Etats Unis d’Afrique à fin de concrétiser son rêve d’une Afrique superpuissance ; au lieu d’une Afrique morcelée, incapable de tenir face aux loups impérialistes. Dans ce sens, il va être l’un des principaux soutiens du régime guinéen de Sékou Touré après l’indépendance de la Guinée et les difficultés qui s’en sont suivis.
C’est ainsi également et toujours dans un élan panafricaniste qu’il formera avec Modibo Keita et Sékou Touré une Union regroupant le Ghana, le Mali et la Guinée. Il est également l’un des principaux théoriciens et rédacteur de la charte de l’Organisation de l’Unité Africaine(OUA) devenu Union Africaine(UA) par la suite, même si son idée de gouvernement central africain sera rejetée.
C’est cet homme qui, Le 24 février 1966 est destitué par un coup d’état militaire qui pourrait avoir été incité par la CIA, sans résistance, pendant qu’il était en voyage en Chine. Il se réfugie en Guinée de Sékou Toure. Il fonde alors, dans son pays d’exil, une maison d’édition qui publie ses théories révolutionnaires et ses livres sur l’Unité africaine. Il décède le 27 avril 1972 dans un hôpital de Bucarest en Roumanie de la suite d’un cancer de l’estomac.
Ainsi le continent africain perd un de ses plus ardents défenseurs. La floraison des mouvements panafricanistes aussi bien sur le continent africain que dans la diaspora que l’on observe aujourd’hui témoigne de la survivance et du regain de ses idées originales.
La voie qu’il a proposé à l’Afrique, celle de la fédération qui aboutirait à une Afrique économiquement solide, politiquement forte, idéologiquement unifiée et qui pourrait jouer pleinement sa partition et faire valoir ses vues sur un plan mondial ; cette voie est reconnue presque unanimement comme la seule qui puisse aboutir à une émancipation totale et complète du continent noir !
VIVE LUSN !
VIVE LUENUN !
TOUS UNIS, NOUS VAINCRONS !
SENGAGER OU PERIR !
Pour la commission presse : Le camarade DG B .H. IDRISSA BARRY
Tel: 98339914/88059003
Lundi 27-04-2020